Innovons ensemble !

L’avenir de l’agriculture fait actuellement l’objet de toutes les attentions : nouvelle Politique Agricole Commune en Europe, loi de modernisation en France. Les attentes à chaque fois sont multiples : nourrir les populations, entretenir et animer nos espaces ruraux, préserver notre environnement. Produire plus et mieux, lier filière et territoire, être doublement performant, voilà les défis à relever. Mais comment faire ?

Il faut innover, entend-t-on souvent. Le mot est désormais à la mode, omniprésent. Il traduit sans doute le sentiment largement partagé qu’il nous faut certes poursuivre les efforts engagés mais, probablement aussi, inventer encore pour retrouver des marges de manœuvre, redonner  des perspectives.  Pourra-t-on en effet durablement répondre à nos exigences collectives – alimentation assurée, paysage entretenue, qualité des eaux et des sols, biodiversité, sans contraindre plus que de raisons les agriculteurs et laisser les marchés sans garde-fou ? Les faits sont têtus, il faudra d’autres chemins.

Nos 22èmes assises ont précisément  cherché à montrer l’effervescence d’un changement en train de se faire et nous ont invité à réfléchir aux conditions d’émergence de cette innovation agricole tant attendue. Nous avons pu mesurer la diversité des réponses mais aussi combien le croisement des hommes et des projets, des expertises et des idées, était, à chaque fois une condition essentielle. Moteurs de la modernisation agricole à partir des années 50, les groupes contribuent donc toujours aux innovations, mais selon des modalités nouvelles, entre agriculteurs, entre agriculteurs et leurs parties prenantes, entre organisations, et ce, à différentes échelles. Je vous propose de revenir sur ces analyses et témoignages et, pour poursuivre, de découvrir deux expériences hors de nos frontières, en Italie et au Japon.

Il nous semble in fine que pour « véritablement » innover, et redonner ainsi des horizons désirables et ambitieux à l’agriculture et aux agriculteurs, il convient d’activer et d’organiser notre intelligence collective. Nous rejoindrons alors ici notre grand témoin des Assises, Philippe LACOMBE. Le territoire rural n’est pas seulement un espace peu dense entre deux villes, il peut également être vu  comme un lieu  d’interconnaissance, de confrontation et d’organisation. Bref, c’est un creuset d’innovation. Il est peut-être temps de les considérer comme tels !

Je vous souhaite une bonne lecture et d’excellentes fêtes de fin d’année.

Anne-Claire Vial, présidente de Sol et Civilisation

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