Pour le plein emploi des territoires et des hommes
2000
Après un rapide panorama historique des gains de productivité, mais aussi de la baisse des prix agricoles, des revenus et de la marginalisation des populations agricoles et rurales, l’auteur explore les conditions permettant de relever le défi alimentaire mondial tout en maintenant des territoires ruraux vivants, en particulier en termes d’organisation mondiale des marchés des produits agricoles.
Au milieu du XIXème siècle, la plupart des agriculteurs du monde pratiquaient une agriculture strictement manuelle. Avec une superficie par actif de l’ordre de un hectare et des rendements en grain généralement inférieurs à 10 quintaux/ha, la productivité de ces systèmes ne dépassait pas 10 quintaux par actif. En Europe, cependant, les systèmes de culture attelée lourde étaient les plus répandus. Avec charrue, charrette…, ils permettaient déjà de cultiver 5 ha par actif, ce qui, avec un rendement de l’ordre de 10 quintaux/ha, permettait d’atteindre une productivité brute du travail de l’ordre de 50 quintaux par actif. Et toutes les agricultures de l’époque s’inscrivaient dans cet écart de productivité qui était donc de l’ordre de 1 à 5.
Dès la fin du XIXème cependant, dans les grandes plaines d’Amérique, d’Australie et d’Europe du nord-ouest…, l’industrie avait déjà fourni aux agriculteurs faucheuses, brabants, semoirs, batteuses à vapeur, etc. Les fermes les mieux équipées atteignaient une superficie d’une dizaine d’hectares par actif. Les rendements étaient toujours d’une dizaine de quintaux à l’hectare. La productivité approchait donc les 100 quintaux par actif.
Or, depuis le début du siècle, les agricultures des pays industrialisés ont parcouru beaucoup de chemin.