« C’est autour de Raymond Lacombe, Président fondateur de Sol et Civilisation, que s’est constitué ce qu’on appelle le « groupe de Toulouse » parce que ce groupe a été accueilli à Toulouse par l’ École Supérieure d’Agriculture de Purpan et par son directeur de l’époque, Pierre Tapie.
Se réunissant à Toulouse à partir de 2001, le groupe de réflexion s’est donc composé pour l’essentiel de personnes travaillant en Midi-Pyrénées et se reconnaissant dans la double mouvance du développement territorial rural et de la pensée de Raymond Lacombe, leader agricole charismatique, trop vite disparu en février 2002. C’est au demeurant celui-ci, qui a assuré avec énergie et dynamisme la véritable animation du groupe, autour d’un sujet qui lui était cher : « entreprendre en milieu rural ».
Les participants à cette réflexion étaient issus des institutions agricoles mais aussi de l’appui au développement et de la formation. Le groupe a auditionné diverses expériences de terrain et s’est progressivement forgé une logique commune exposée au cours d’un colloque qui s’est tenu à l’ESA Purpan en novembre 2001 et dont les principales conclusions ont été rapportées dans la lettre de Sol et Civilisation n° 22 et au cours des Assises nationales de septembre 2002.
La conclusion essentielle de ces travaux était de mettre le projecteur sur ce qui semblait le principal obstacle au fait d’entreprendre en milieu rural, à savoir le cloisonnement et les dysfonctionnements entre les acteurs (entreprises, associations, élus). Le développement économique en milieu rural n’est pas seulement une question d’opportunités ou de positionnement judicieux mais également le fruit d’une bonne gouvernance territoriale.
Après une période de transition, le groupe de Toulouse s’est remis au travail. Dans la continuité des réflexions antérieures, il a semblé opportun de creuser plus particulièrement une question qui se pose aujourd’hui de manière cruciale aux acteurs ruraux, celle de la gestion des ressources humaines dans le territoire.
Pour mettre en œuvre cette réflexion, le groupe dit « de Toulouse » s’est ouvert à d’autres membres et a reconduit sa méthode : auditions d’experts et témoignages, travaux collectifs, publications. Vous trouverez dans les pages suivantes le fruit de cette première phase
d’investigation : un article introductif situe l’intérêt de cette question, trois exemples en illustrent des aspects différents et un dernier article en tire les enseignements préliminaires.
A l’heure
où la concurrence entre territoires est de plus en plus forte, au moment où le monde se complexifie davantage chaque jour, la richesse humaine des milieux ruraux constitue, à n’en point douter, une force de premier plan pour ces territoires s’ils souhaitent vivre et se développer. Il serait vain de croire pourtant que ce potentiel humain se maintient de lui-même. La rapidité des changements, la plasticité des évolutions font qu’il faut sans cesse s’adapter. Là encore, la réponse semble se trouver dans l’émergence d’une gouvernance adaptée associant les différents acteurs. »
René Caspar,
Pour le Groupe de Toulouse