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“A la périphérie des institutions publiques et privées se développent aujourd’hui des formes nouvelles de communs. L’idée centrale de ce livre est que le Commun fait système avec l’État et le Marché et qu’il existe une pluralité d’options et de pistes possibles d’aménagement de cette combinatoire.

Il ne s’agit pas ici de promouvoir les communs per se, mais d’observer les conditions et les voies de déploiement de différentes formes de communs à la lisière des systèmes institués (comme l’État et le Marché), d’évaluer leurs transformations, d’examiner les dimensions éthiques de leur mobilisation.

Cet ouvrage réunit des chercheurs, des enseignants de plusieurs disciplines et différents acteurs privés et publics du Commun qui apportent à la fois des précisions théoriques – du côté du droit et de la philosophie en particulier – et leurs expériences pratiques dans les domaines de l’énergie, de l’agriculture et du numérique.”

Didier Christin a contribué à la rédaction de cet ouvrage, pour le chapitre « Regards croisés : les communs porteurs d’alternatives pour la gestion du vivant dans les territoires ruraux »

Sommaire :

Dans toutes les bonnes librairies depuis aujourd’hui, n’hésitez pas à nous partager vos impressions à sa lecture !

La notion de commun est de plus en plus utilisée pour qualifier nos ressources naturelles. L’eau, la terre, les forêts, la biodiversité du vivant seraient nos « biens communs ». Il s’agit ainsi d’affirmer que ces ressources sont précieuses et que les pressions écologiques qu’elles subissent nous concernent tous.

Cela dit, qualifier une ressource naturelle de « commun » n’est pas pour autant une garantie contre sa dégradation. En quoi et comment la notion de « commun » peut-elle devenir à la fois éclairante et opérante ?

Il faut sans doute se tourner vers les démarches de coopération et de gouvernance qui y sont associées. La « gestion en commun » nous permettrait ainsi de dépasser nos propres intérêts pour entrer dans des modes de prises en charge nouveaux.

Cette e-lettre revient sur la séance qui s’est tenue en novembre 2019 à l’Académie d’Agriculture de France à laquelle nous avons contribué et qui était consacrée à cette question.

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La notion est apparue en 1350, est alors qualifiée de rural tout ce qui concerne « la vie dans les campagnes : l’habitat, l’économie, les mœurs… » (Y. Jean et M. Perigord – 2009). Pendant très longtemps, la campagne, de par ses activités, son rapport au sol, son organisation sociale, est un monde en soi, bien différent de la ville. Cette distinction est même structurante pour nos sociétés, l’urbain et le rural sont deux modalités d’occupation de l’espace, deux façons de vivre ensemble.

Aujourd’hui cette dichotomie ville-campagne semble de plus en plus dépassée. L’uniformisation des modes de vie, le développement des mobilités, la tertiarisation accrue de nos économies, l’interpénétration des habitats, font que la campagne ne serait plus vraiment la campagne. La ville, plus ou moins dense, serait finalement partout. Certains dès lors s’interrogent : le rural existe-t-il encore ?

Cette question ne nous semble pas seulement théorique car elle nous renseigne finalement sur l’ambition que nous avons pour les territoires ruraux. Seront-ils seulement des réserves foncières, des lieux de nature ou de production ou pourront-ils, par leur altérité propre, contribuer à construire d’autres équilibres, participer activement au développement harmonieux de nos sociétés ?

Ce 54ème numéro de notre Lettre ouvrira la question. Nous vous proposons pour ce faire d’abord le regard de trois chercheurs en sciences sociales, Guy Baudelle, Francis Aubert et Gilles Laferté, respectivement géographe, économiste et sociologue. Nous ouvrirons ensuite le débat avec quelques personnalités engagées Serge Bonnefoy, secrétaire technique de Terres en Villes, Vincent Piveteau, président du Collectif Ville Campagne, et Claire Bolduc, présidente de Solidarité Rurale du Québec. Nous vous proposerons enfin quelques réflexions que nous avons défendues avec Notre Europe-Institut Jacques Delors suite à une série de séminaires que nous avons co-organisée cet hiver sur la place des territoires ruraux dans l’Europe du XXIème siècle.

Les campagnes d’hier ont de toute évidence disparues. Les campagnes d’aujourd’hui sont de plus en plus connectées, les frontières comme partout s’effaçant peu à peu. Pourtant il nous apparaît bien que la ruralité, comme façon d’être au monde, comme pôle d’innovation, a encore toute sa modernité. Si l’espace clos n’est plus, le territoire reste bien une notion d’avenir.

Téléchargez la Lettre 54

L’agriculture apparaît aujourd’hui au cœur de la plupart de nos débats de société : sécurité alimentaire, qualité de l’alimentation, gestion de l’environnement, mutations énergétiques, préservation des ressources naturelles dans nos territoires, rôle de la science et du progrès technique dans l’innovation, compétitivité de nos économies dans la mondialisation, solidarité entre les peuples…

Pourtant, alors qu’elle n’a peut-être jamais été autant considérée comme stratégique, l’agriculture est de plus en plus accusée, sujet de divisions multiples ou mal comprise. Est-ce vraiment durable ?

« Pas de pays, sans paysans », nous interpellait Raymond Lacombe. Le 4e Cahier de Sol et Civilisation s’inscrit dans le sillage de la pensée du président fondateur de Sol et Civilisation. Il vise à comprendre cet apparent paradoxe et à éclairer l’actualité de cette conviction en France, et probablement dans d’autres régions du monde.
Pour ce faire, nous avons fait appel à différents regards et personnalités. Sans pour autant rechercher une lecture exhaustive de ce sujet, ô combien foisonnant, et encore moins des réponses définitives, les auteurs nous livrent ici leur part de vérité et contribuent chacun à mieux cerner le rôle que jouent ou que pourraient jouer les agriculteurs au sein d’un projet de société en ce début de XXIème siècle.

Retrouvez aussi des extraits d’une série de rencontre entre deux jeunes agriculteurs qui ont permis d’élaborer par la suite leur contribution commune pour le Cahier 4 avec l’article « Paysan entrepreneur, une posture pour les jeunes agriculteurs aujourd’hui ». Pour voir les extraits de leurs échanges et débats, cliquez sur ce lien.

Pour plus d’informations et commander l’ouvrage, contactez nous :

contact@soletcivilisation.fr
tél.: 01 44 31 16 61

Prix : 15 euros (+ frais de port)

ou accédez à la version téléchargeable de l’ouvrage en pdf.

« Sol & Civilisation vient de fêter ses 20 ans. Il y a 20 ans, le 29 septembre précisément, « le Dimanche de Terres de France », lançait effectivement, dans une rencontre enthousiaste entre ruraux et urbains, notre aventure associative.

Nos fondateurs, Raymond Lacombe, Gérard de Caffarelli, Henri de Benoist, Jean Dupuis et quelques autres étaient convaincus qu’une société qui oublie une partie de ses territoires, qui néglige le monde rural et ses agriculteurs ne peut durablement maintenir ses équilibres. Il convenait alors de promouvoir d’autres chemins de développement. Le sol, l’agriculture et les territoires ruraux pouvaient alors être davantage les ferments, les vecteurs et les partenaires d’un projet de société plus équilibré qui saurait relier l’homme à son territoire sans pour autant l’y enfermer.

Ces convictions gardent toute leur modernité. Aujourd’hui, le monde est contraint par des forces financières qui fragilisent chaque jour nos économies, économies qui sont soumises aux fluctuations du commerce et de l’échange marqués par la spéculation, les aléas boursiers et les errements monétaires. La production agricole et alimentaire est alors souvent réduite à une simple matière première, à un simple minerai. Dans ce monde qui se pense désormais de plus en plus dans l’abstraction et le virtuel, qui oublie le temps des saisons pour privilégier celui de l’immédiat, dans ce monde en recherche de solutions nouvelles, la ruralité a un rôle à jouer.

Nous avons voulu donc saisir l’occasion de cet anniversaire pour repenser cette relation qui nous semble féconde entre le sol et la civilisation, entre l’homme et son territoire, en la confrontant au contexte de notre temps et face aux enjeux à venir. Vous pourrez lire dans les pages qui suivent l’essentiel des débats de cette journée anniversaire, ouverte par Jean-Paul Delevoye et conclue par Jacques Delors, un de nos parrains, trois questions ont structuré nos échanges : « Fin ou renouveau des campagnes ? », « Le territoire, acteur du XXIème siècle ? » et enfin « Sol et Civilisation, nostalgie ou projet d’avenir ? ».

Ces éléments qui vous sont communiqués ici sont des extraits et des synthèses des différentes interventions. Vous pouvez néanmoins retrouver l’intégralité des débats et les films qui ont été projetés sur notre nouveau site Internet où vous trouverez par ailleurs une nouvelle base documentaire qui reprend progressivement toutes les publications de notre association.

Au moment où l’on fête ses 20 ans, il est de tradition de faire un vœu. Ce vœu sera simple : que Sol & Civilisation, avec les hommes de bonne volonté qui la composent, avec tous ceux qui la soutiennent, puisse contribuer à favoriser et à accompagner la vitalité des territoires, source d’équilibre de société et d’humanisme. »

Michel Ledru, président de Sol et Civilisation

Télécharger la Lettre 49

 

Depuis vingt ans, Sol et Civilisation souhaite promouvoir un développement fondé sur le rôle de l’homme acteur des territoires et gestionnaire du vivant. Il y a vingt ans, cette question renvoyait directement à la place et au rôle de la ruralité et du monde agricole dans notre société et faisait échos au célèbre slogan de notre président fondateur Raymond Lacombe « Pas de pays sans paysans ».

Ces questions ne nous semblent pas closes mais la mondialisation, les nouveaux enjeux du développement durable, le recul du monde agricole, la périurbanisation en ont peut-être changé la nature.

Telle est la nature des débats de nos 20èmes Assises qui se sont déroulées le 29 septembre 2011 à la Cité Internationale Universitaire de Paris. Vous pouvez télécharger les Actes de cette journée.

Nous vous proposons aussi d’écouter (ou de réécouter) les différentes allocutions de cette journée :

 

  • Ouverture

Par Michel Ledru, Président de Sol et Civilisation (10’59)

Par Jean Paul Delevoye, Président du Conseil Économique Social et Environnemental (22’34)

 

  • Table ronde « Fin ou renouveau des campagnes ? »

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Depuis 20 ans, la ruralité a bien changé. Encore largement agricole, démographiquement déprimée, souvent dépréciée, elle n’avait que peu d’avenir au début des années 90. La donne semble depuis s’être inversée. L’espace rural aujourd’hui attire et séduit, sa sociologie évolue et le monde agricole y est désormais largement minoritaire, ses activités se diversifient, son économie se transforme.
Cette table ronde a cherché à mieux comprendre les mutations et les dynamiques en cours pour apporter un regard critique et prospectif sur cette France qui semble se « re-ruraliser ».

Introduction et présentation par Claude Beaufort, animateur de cette journée (3’02)


Philippe Perrier-Cornet,
Directeur de recherche Inra, UMR MIOSA (15’36)

Pierre Veltz, Président Directeur Général de l’Établissement Public de Paris-Saclay (18’41)

Jacques Arnould, Ingénieur agronome et Historien des Sciences, chargé de mission au Centre national d’études spatiales (CNES) (9’44)

 

  • Table ronde « Le territoire, acteur du XXIème siècle ? »

Articuler le local et le global, conjuguer la marchand et le non-marchand, les projets individuels et collectifs, l’environnement et l’économie, le territoire peut être l’acteur d’une nouvelle synthèse créatrice. Mais comment faire territoire aujourd’hui alors que la mondialisation disperse et que l’individualisme tend à séparer ?
Des acteurs engagés au sein de Sol et Civilisation proposent une analyse nourrie de leurs expériences et de leurs initiatives.

Introduction et présentation par Claude Beaufort, animateur de cette journée (1’06)

Anne-Claire Vial, Secrétaire Générale adjointe de l’AGPM (Association Générale des Producteurs de Maïs), Vice-présidente de la Chambre d’agriculture de la Drôme (18’32)

Jean-Paul Claret, Maire d’Entremont le Vieux (Savoie) et Vice-président du Parc naturel régional de la Chartreuse (14’36)

Dominique Olivier, Directeur de la coopérative agricole Sicaseli (Lot) (14’04)

René Caspar, Économiste, ancien professeur à l’École Supérieure de Purpan (12’46)

 

  • Table ronde « Sol et Civilisation, nostalgie ou projet d’avenir ? »

Le sol cultivé est le socle de notre civilisation européenne. Sa gestion, son aménagement, sa mise en valeur ont longtemps été la source de nos fondamentaux, qu’ils soient économiques, sociaux ou environnementaux. Nos sociétés post-agricoles et post-industrielles s’en sont néanmoins progressivement écartées : mobilité des hommes, virtualisation financière, urbanisation …
L’Europe qui se cherche dans la mondialisation doit elle oublier ses racines ? Les territoires ruraux et l’agriculture peuvent ils être aux avant-postes d’une nouvelle modernité ?

Antoine Rufenacht, Maire du Havre de 1995 à 2010, Commissaire général pour le développement de la

Vallée de la Seine (23’16)

Pierre-Olivier Drège, Directeur général de l’AGPB (Association Générale des Producteurs de Blé)
Luc Guyau, Président indépendant du Conseil de la FAO (37’19)

Claire Bolduc, Présidente de Solidarité Rurale du Québec (22’01)

Dominique Wolton, Directeur de l’Institut des Sciences de la Communication du CNRS (21’33)

 

  • Clôture

Par Jacques Delors, Président Fondateur de Notre Europe (21’21)

 


 

 

 

 

Extraits de la Charte du Groupe

  • « Créer des lieux d’échanges et de débats afin de rompre l’isolement et de susciter des comportements citoyens. […]
  • Rappeler que l’économie et l’entreprise sont au service de l’homme. […]
  • Susciter une démarche de ressourcement et de recherche d’éthique commune fondée sur les différents textes de la déclaration des droits de l’homme. »

En 2001, Raymond Lacombe crée le Groupe de Camboulazet avec pour premier souci de « dépasser le quotidien pour réfléchir à l’avenir, se dégager de l’action pour la re-situer dans des perspectives élargies ». Depuis son départ, ses amis on décidé de poursuivre une démarche d’écoute et de réflexion sur la ruralité. Rapidement la décision est prise d’associer des jeunes. Ainsi, le lycée agricole de La Roque à Rodez devient partenaire, et avec ses élèves participe à l’organisation de conférences.

 

Au cours de l’année 2007, dans le cadre de la Lettre de Sol et Civilisation, Marie-Thérèse Lacombe et le groupe de Camboulazet rappelait les principaux enjeux qui animent leur engagement mais aussi les réflexions et travaux poursuivis par le groupe.

« Notre société perçoit essentiellement l’agriculture au travers de son rôle de production et d’alimentation. Certes, ce rôle est précieux et primordial et le restera toujours. Il est aujourd’hui souvent entaché et dénigré (pollutions, impact sur l’environnement). Il est urgent de prendre conscience que les missions de l’agriculture sont plurielles.

En réfléchissant aux relations entre agriculture et société face au vivant, nous devons nous pencher sur les avancées que nous proposent les agrobiosciences. Des

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voies nouvelles nous sont peut-être ouvertes, si nous savons être présents et participants.

Par ailleurs, vivant en pleine nature, conscients de leur place irremplaçable dans l’entretien des territoires, les agriculteurs ont à partager des biens, l’eau en particulier à tous et pour tous. Il est bon de se situer dans le grand circuit de l’eau sur Terre, de prendre connaissance des richesses, des manques, des gaspillages pour envisager une politique partagée par tous.

De la même manière le paysage, certes façonné par des générations d’hommes de la terre, devient une richesse à partager. Chacun, selon sa situation, son âge, son mode de vie, ses convictions spirituelles l’interprète différemment. Quel bienfait de pouvoir se le dire pour comprendre et contrer des barrières, certes virtuelles, mais qui sont à l’origine des guerres de voisinage, ou nous installent en concurrents. Le paysage appartient à tous.

Ces trois réflexions successives ouvrent des chemins d’avenir pour trouver la place de l’agriculture dans la société. Notre place existe, nous devons le faire savoir, le faire apprécier avec des thèmes renouvelés.

L’agriculture a toujours été très partie prenante et fondatrice du milieu rural. Avec un nombre d’agriculteurs en diminution constante qu’advient-il ? Qui parle actuellement du milieu rural ? Cela ne figurait pas dans les questions exposées lors des dernières échéances électorales à part l’énoncé du retrait de quelques services publics en milieu rural. Ceux qui y séjournent en vacances ou qui viennent y construire se font conquérants, avec des réflexes citadins mal appropriés. La ruralité existe, dépositaire d’un mode de vie et de valeurs propres que nous avons à partager, anciens et nouveaux venus sont ceux qui peuplaient les nombreux lotissements de nos petits bourgs, comme ceux qui s’installent dans nos usines et nos fermes abandonnées.

La ruralité est proximité, diversité, communauté, convivialité, simplicité. Elle est porteuse de beauté, d’authenticité, de vie cachée, de vie sauvage, de patrimoine, de paysage. Les lieux, l’écoute, l’accueil y sont vrais, ou plus proches à créer et à entretenir. Mais il n’y a pas de génération spontanée à ce bien vivre en rural, et le laisser faire peut conduire à des incompréhensions ou des affrontements. Avec des expériences régionales, européennes, nous avons réfléchi à ce concept. L’agriculture, porteuse du vivant et d’avenir. La ruralité porteuse d’espoir pour la société. Cela le sera si nous voulons être présents, inventifs, dans les nouvelles expressions de la vie rurale.« 

 

« Notre société perçoit essentiellement l’agriculture au travers de son rôle de production et d’alimentation. Certes, ce rôle est précieux et primordial et le restera toujours. Il est aujourd’hui souvent entaché et dénigré (pollutions, impact sur l’environnement). Il est urgent de prendre conscience que les missions de l’agriculture sont plurielles. En réfléchissant aux relations entre agriculture et société face au vivant, nous devons nous pencher sur les avancées que nous proposent les agrobiosciences. Des voies nouvelles nous sont peut-être ouvertes, si nous savons être présents et participants.

 

Par ailleurs, vivant en pleine nature, conscients de leur place irremplaçable dans l’entretien des territoires, les agriculteurs ont à partager des biens, l’eau en particulier à tous et pour tous. Il est bon de se situer dans le grand circuit de l’eau sur Terre, de prendre connaissance des richesses, des manques, des gaspillages pour envisager une politique partagée par tous.
De la même manière le paysage, certes façonné par des générations d’hommes de la terre, devient une richesse à partager. Chacun, selon sa situation, son âge, son mode de vie, ses convictions spirituelles l’interprète différemment. Quel bienfait de pouvoir se le dire pour comprendre et contrer des barrières, certes virtuelles, mais qui sont à l’origine des guerres de voisinage, ou nous installent en
concurrents. Le paysage appartient à tous.
Ces trois réflexions successives ouvrent des chemins d’avenir pour trouver la place de l’agriculture dans la société. Notre place existe, nous devons le faire savoir, le faire apprécier avec des thèmes renouvelés.
L’agriculture a toujours été très partie prenante et fondatrice du milieu rural. Avec un nombre d’agriculteurs en diminution constante qu’advient-il ? Qui parle actuellement du milieu rural ?
Cela ne figurait pas dans les questions exposées lors des dernières échéances électorales à part l’énoncé du retrait de quelques services publics en milieu rural. Ceux qui y séjournent en vacances ou qui viennent y construire se font conquérants, avec des réflexes citadins mal appropriés. La ruralité existe, dépositaire d’un mode de vie et de valeurs propres que nous avons à partager, anciens et nouveaux venus sont ceux qui peuplaient les nombreux lotissements de nos petits bourgs, comme ceux qui s’installent dans nos usines et nos fermes abandonnées.
La ruralité est proximité, diversité, communauté, convivialité, simplicité. Elle est porteuse de beauté, d’authenticité, de vie cachée, de vie sauvage, de patrimoine, de paysage. Les lieux, l’écoute, l’accueil y sont vrais, ou plus proches à créer et à entretenir. Mais il n’y a pas de génération spontanée à ce bien vivre en rural, et le laisser faire peut conduire à des incompréhensions ou des affrontements.
Avec des expériences régionales, européennes, nous avons réfléchi à ce concept.
L’agriculture, porteuse du vivant et d’avenir
La ruralité porteuse d’espoir pour la société

Cela le sera si nous voulons être présents, inventifs, dans les nouvelles expressions de la vie rurale. »

Marie-Thérèse Lacombe, Groupe de Camboulazet

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Depuis quelques années, de multiples crises révèlent des problèmes liés à la gestion du vivant : risques naturels, crises alimentaires,  dégradation de la qualité de milieux, pollutions diverses. Nos 14èmes assises se sont attachées en premier lieu à montrer, au travers de témoignages, la diversité de ces problématiques pour mieux souligner les points communs.

 

Il semble en effet que ces questions ne se contentent pas de reprendre sous de nouvelles formes les problèmes d’environnement ou de protection de la nature, elles nous interrogent plus profondément sur notre capacité à gérer, seul et ensemble, des biens qui nous sont communs. Nous avons alors souhaité dans une deuxième partie nous interroger plus précisément sur les modalités d’une réelle prise
en charge.

 

 

Télécharger la Lettre 29

« (…) La responsabilité, la solidarité, le sens du bien commun, la gestion des richesses naturelles sont aujourd’hui des valeurs malmenées.
Retrouvons la relation de l’homme au territoire, au vivant, organisons différemment la vie économique des territoires, veillons à la vie locale où l’homme est connu.

A Rodez, la préoccupation de cet hiver 2005 se situait dans la recherche d’une ligne forte pour orienter l’agriculture. En effet, on note une certaine désespérance, le départ de nombreux agriculteurs, des propos peu élogieux à leur égard et, dans ce désordre, beaucoup recherchent une solution individualiste. C’est la course à plus d’hectares, plus de primes, une bataille sans but à long terme. Le pacte conclu avec la société dans les années 60 est dépassé. Quel nouveau pacte pouvons nous, ensemble, reconstruire ? Celui qui dépend seul du marché ? Certainement pas !

Quels seraient alors les éléments d’un nouvel élan ? Le terroir, le vivant, la qualité des produits, une nouvelle vision de la nature s’imposent, et peut-être à partir de là de nouveaux emplois vont se créer. Il faut apporter une réponse aux préoccupations des citoyens, de même il faut les amener à comprendre et partager nos contraintes et nos préoccupations (..) »

Marie-Thérèse Lacombe, Groupe de Camboulazet

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